À quoi servent les CAP ?
Les Commissions Administratives Paritaires comprennent pour moitié des représentants
élus par tous les agents dun corps et pour moitié des représentants désignés de
ladministration. Elles sont consultées sur les sujets suivants :
à propositions
de titularisation ou de refus de titularisation,
à notation, avancement, reclassement,
à mutation, détachement, disponibilité,
à radiation des cadres,
à discipline,
à refus dun congé de formation syndicale,
à refus daccorder un service à temps partiel, litiges dordre
individuel relatifs aux conditions dexercice dun temps partiel,
à refus dautorisation dabsence pour suivre une préparation à un
concours administratif ou une formation continue,
à et toutes les questions dordre individuel concernant un agent.
À quoi servent les élus en CAP ?
Les CAP donnent un avis, formellement elles ne prennent pas de décision. Lorsque les
voix sont partagées par moitié (ce qui arrive chaque fois que la totalité des élus du
personnel vote contre une proposition de ladministration), elles sont réputées
avoir donné leur avis. Par ailleurs, on a rarement vu ladministration changer de
position en cours de CAP
Alors, à quoi servent donc les représentants du
personnel ?
En fait, le rôle des élus en CAP est multiforme :
à veille : ils veillent à ce que des critères cachés ne
viennent pas sajouter aux critères explicitement affichés par la direction :
sélection dans une seule tranche dâge, existence de filières privilégiées (ou
handicapantes) pour les nominations, recours à des CDD pour pourvoir des emplois
permanents, etc.
à garde-fou : la simple présence des représentants du personnel
oblige ladministration à formuler les raisons de ses choix, ce qui est une
protection contre des dérapages, volontaires ou inconscients.
à information : les élus rendent toujours compte des débats en CAP et
de la position quils ont adoptée dans " Antimagouille ".
à porte-parole : vos élus sont en position de faire passer des
messages à ladministration, conformes aux principes affichés dans cette profession
de foi. Il arrive que ces messages fassent évoluer la position de ladministration
lors des CAP suivantes.
à proposition : lors de la préparation des CAP, les élus peuvent
influer sur les propositions de ladministration, afin de faire respecter les
principes de transparence et déquité (cest fréquemment le cas lors des
réunions de travail des CAP sur les mutations).
à défense : dans les procédures contradictoires avec la direction
(contestation de note, commission de réforme, discipline, etc.), tout agent a droit à un
défenseur pour faire valoir son point de vue. Les élus en CAP jouent ce
rôle
à censure : cette situation est heureusement très exceptionnelle. Elle
consiste à voter contre la promotion dune personne, quand la proposition est
manifestement la récompense dun comportement répressif notoire plutôt que la
reconnaissance de qualités professionnelles.
à statutaire : les élus en CAP sont entendus par le CTP ministériel
lorsque celui-ci examine les réformes du statut particulier du corps.
conseil : les élus en CAP sont toujours prêts à écouter et à conseiller
les attachés à la recherche dune information ou dun avis sur un problème
les concernant.
Les positions que nous défendons en CAP font
référence aux principes suivants :
à Pour nous, la carrière dattaché doit aller jusquen haut de la
1ère classe de principal. Le passage en principal doit être automatique, ainsi que
celui de 2ème classe en 1ère classe de principal.
à Augmentation du nombre de postes en principal 2ème classe et 1ère classe
jusquau niveau prévu par le statut (35%), puis création de postes en surnombre
pour permettre le passage de tous les proposables.
à Élargissement des possibilités de débouchés à lintérieur et à
lextérieur du système statistique.
à Transparence des procédures de mutation : publicité complète des
postes, critères clairs dattribution. Nous sommes contre les primes de mobilité
(versées lors dun changement de "sphère", de la prise dun poste
dattaché confimé ou dune mutation vers certaines DR). La mobilité est
déjà lun des critères essentiels pris en compte par la direction pour les
promotions. Par contre, nous sommes pour le remboursement intégral des frais de
déménagement dans le cas de mutations géographiques.
à Les affectations décidées sur des postes des " listes "
annuelles doivent toutes être annoncées lors des réunions dinformation
avec les représentants du personnel et non pas après, comme cela reste trop souvent le
cas.
à Dans les procédures disciplinaires ou lors de contestations de décisions de la
direction, toute personne doit pouvoir avoir un défenseur de son choix pour
exprimer son point de vue.
Notre vote en CAP est libre et nest contraint par aucune
consigne. Il sinspire cependant de certains principes qui guident non seulement
notre vote, mais lensemble de notre attitude.
Ainsi, lorsque la CAP doit proposer le choix de quelques personnes pour bénéficier
dune promotion (passage en principal 2ème classe, 1ère classe, de contrôleur en
attaché
) parmi une liste beaucoup plus longue de proposables, notre comportement
habituel est de nous abstenir. Pourquoi ?
Dabord, nous montrons ainsi que nous navons pas dopposition
particulière sur la liste proposée (si tel était le cas, nous voterions
" contre "). Mais voter " pour " voudrait dire que
nous participons à la décision de nommer x plutôt que y. Or non seulement
nous ne le souhaitons pas (un syndicat nest pas un lobby destiné à favoriser les
petits copains), mais cela ne serait même pas possible puisque ladministration
arrive en CAP avec sa liste et nentend pas la faire bouger. Nous ne nous donnons pas
lobjectif de cogérer les nominations -promotions, alors que la totalité du pouvoir
de nomination est entre les mains de la direction. Notre rôle est de pousser
ladministration à plus de transparence et de veiller à ce que son choix ne se
fonde pas sur des critères non exprimés. Enfin, nous nous assurons quil ny a
pas de position partiale vis-à-vis dindividus (favoritisme ou acharnement) ou
dintrusion de considérants pris hors de la vie professionnelle.
Ce que nous avons fait dans le cadre
des CAP
Évidemment, la moindre des choses était dêtre présents et vigilants
dans toutes les CAP. Il y a généralement deux CAP par an : lune pour les
passages en principal 2ème et 1ère classe, lautre pour la promotion de
contrôleurs.
Il y a aussi deux " réunions de travail " de la CAP où sont
examinées les mutations (première et deuxième liste). Au terme de ces réunions,
les CAP et CCP (commission consultatives paritaires des chargés de mission contractuels)
des corps concernés entérinent les mouvements. Nous demandons que les CAP
dAttachés et dAdministrateurs ne se limitent pas à une ratification formelle
des mouvements mais puissent discuter du bilan des mutations et des orientations en
présence de représentants des autres CAP et CCP concernées.
À chaque fois, nous avons fait un compte-rendu de ces réunions, diffusé à
tous les attachés. Vous avez ainsi pu être informés régulièrement de nos positions
par " Antimagouille ".
Au cours des trois dernières années, nous avons en particulier mené une action
importante sur les questions de mobilité. Nous nous sommes opposés au dogme de
la mobilité accélérée, notamment imposée aux jeunes cadres, sans que, la plupart
du temps, les conditions réelles dans lesquelles se font les travaux soient prises en
compte. Une pétition a recueilli un grand nombre de signatures et ladministration a
dû accepter la mise en place dun groupe de travail avec des élus en CAP, à
lissue duquel elle a assoupli quelque peu ses positions.
Ces dernières années ont vu la mise en place de la Formation Continue Diplômante des
Attachés (FCDA), réponse imparfaite car très lourde à la demande dune 3ème
année dENSAI.
Ce que nous avons fait au delà du
cadre des CAP
Les syndicats CFDT et CGT tiennent également à maintenir une réflexion permanente
et en profondeur sur les missions du service public de linformation statistique
et des études économiques, sur sa place dans la société, sur lévolution du
service public en général et sur la préservation des valeurs qui y sont attachées. Ils
ont ainsi organisé deux colloques, " Quelle information pour quelle
société ? " et " Statistique sans conscience nest que
ruine
", qui ont été des succès, non seulement quant au nombre de
participants et au haut niveau des communications, mais aussi par leur reprise dans le
débat public et leurs répercussions dans lInsee.
Enfin, ils jouent un rôle essentiel dans les Comités Techniques Paritaires (CTP) où
sont débattues les grandes orientations de lInsee : études, orientations à
moyen terme, diffusion, formation, informatique
La carrière des attachés
Répartition
des 1390 attachés présents au 1/1/2000 |
Direction générale |
340 |
Détachés |
60 |
CNIP |
108 |
Mis à disposition |
513 |
Directions régionales |
369 |
|
|
Au 1/10/2000, les attachés sont 1417 : 858
attachés, 328 principaux de 2ème classe, 169 de 1ère classe et 62 élèves.
Indices et effectifs par
échelon |
|
Echelon |
Durée moyenne |
Indice majoré au
1/12/99 |
Effectif au 1/10/2000 |
Attaché de classe
normale |
1 |
1 an |
347 |
4 |
^ |
2 |
1 an |
375 |
20 |
^ |
3 |
2 ans |
388 |
61 |
^ |
4 |
2 ans |
407 |
79 |
^ |
5 |
2 ans |
430 |
102 |
^ |
6 |
2,5 ans |
460 |
80 |
^ |
7 |
3 ans |
495 |
71 |
^ |
8 |
3 ans |
523 |
109 |
^ |
9 |
3 ans |
544 |
59 |
^ |
10 |
3 ans |
583 |
97 |
^ |
11 |
4 ans |
625 |
89 |
^ |
12 |
- |
641 |
87 |
Principal de 2ème
classe |
1 |
2 ans |
433 |
4 |
^ |
2 |
2ans |
482 |
15 |
^ |
3 |
2 ans |
516 |
16 |
^ |
4 |
2 ans |
550 |
38 |
^ |
5 |
2,5 ans |
584 |
44 |
^ |
6 |
2,5 ans |
625 |
73 |
^ |
7 |
- |
672 |
138 |
Principal de 1ère
classe |
1 |
3 ans |
705 |
49 |
^ |
2 |
3 ans |
745 |
110 |
^ |
3 |
- |
782 |
10 |
Passage en principal
Lexamen professionnel permettant laccès en attaché principal est ouvert
aux attachés comptant au moins 1 an dans le 4ème échelon et au plus 1 an dans le 9ème
(et cadre A depuis au moins 4 ans 6 mois). Le nombre de reçus à lexamen est
strictement égal au nombre de postes disponibles. Le passage au choix concerne les
attachés comptant au moins 1 an dans le 9ème échelon (et cadre A depuis au moins 7
ans). Le nombre de postes est aujourdhui très faible vu les blocages budgétaires.
En effet, le seuil de 35% en principal nest pas atteint.
Passage en principal de 1ère classe
Le passage en principal de 1ère classe se fait au choix
parmi les attachés principaux de 2ème classe ayant atteint 2 ans dans le 7ème échelon.
Passage en administrateur
Il faut 4 ans dancienneté en principal pour être proposable. Actuellement le
nombre de promotions est de 5 par an.
Des promotions à
améliorer |
Passage en |
|
Postes |
Proposables |
% |
Administrateur |
1998 1999
2000 |
5 6
5 |
378 365
369 |
1,3 1,6
1,4 |
Att.Principal 1ère
classe |
1998 1999
2000 |
18 18
26 |
59 60
80 |
30,5 30,0
32,5 |
Att.Principal 2ème
classe |
1998 1999
2000 |
3 6
3 |
279 283
172 |
1,1 2,1
1,7 |
Postes de chef de mission
Depuis lannée 2000, les attachés sils sont principaux depuis 3 ans et ont
au moins 1 an 6 mois dancienneté dans le 5ème échelon de la 2ème classe et
sils occupent certains postes, peuvent être nommés chefs de mission. A terme, il
devrait y avoir 60 postes de chefs de mission. Cette année, cela concerne 6 postes : les
nouveaux affectés sur des postes de chefs de service en DR. Nous souhaitons que tous les
attachés puissent accéder à ces postes avant la fin de leur carrière.
Echelonnement
indiciaire des chefs de mission au 1/12/99 |
Echelon |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
Indice |
625 |
664 |
705 |
745 |
782 |
820 |
Durée |
2 ans 6 mois |
2 ans 6 mois |
2 ans 6 mois |
2 ans 6 mois |
2 ans 6 mois |
2 ans 6 mois |
Carrière des chargés de mission
Ce sont les ex-chargés de mission titulaire. Ils sont au nombre de 12.
Echelon |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
8 |
9 |
10 |
CM classe
normale |
1 an |
1 an |
2 ans |
2 ans |
2 ans |
2,5 a. |
3 ans |
3 ans |
4 ans |
- |
348 |
376 |
389 |
408 |
431 |
461 |
496 |
524 |
545 |
584 |
C.M. Classe
exceptionnelle |
2 ans |
2 ans |
2,5 a. |
3 ans |
3 ans |
3 ans |
3 ans |
- |
|
|
517 |
551 |
584 |
612 |
642 |
688 |
746 |
783 |
|
|
La
société est gourmande de chiffres
La profusion de chiffres et détudes de toutes sortes, sur tous les sujets, leur
utilisation par les médias et les commentateurs de la vie politique et sociale le
montrent, le système statistique public est, a priori, bien placé pour répondre
avec pertinence au besoin de comprendre, déclairer lactualité, le débat
public.
Pour nos syndicats, ce besoin est dabord celui dune information économique
et sociale de qualité, fondée sur des statistiques solides et des raisonnements
rigoureux. Cela est dautant plus vrai que la réalité est de plus en plus difficile
à appréhender. Lintégration européenne et linternationalisation des
économies bouleversent en profondeur linformation statistique et les études
économiques. Lharmonisation des nomenclatures, des enquêtes, des indicateurs,
bouscule notre système statistique national. En même temps, la décentralisation et les
politiques sociales ciblées font exploser les besoins en statistiques locales. Le
développement de lévaluation des politiques publiques va également engendrer de
nouveaux besoins spécifiques dinformation. Une réflexion stratégique à moyen et
long terme devient dautant plus nécessaire pour le service public de
linformation statistique et des études économiques et sociales.
Pour un service public
de statistiques : lINSEE et les SSM constituent un service
public menant des opérations de collecte et de traitement de linformation
répondant à la demande sociale, tant celle des pouvoirs publics que des acteurs sociaux
et économiques. Le fondement de tout institut en charge de statistique publique réside
dans la production statistique ; il doit garder la maîtrise des opérations de
collecte (recensements, enquêtes, répertoires). Le besoin dinformation est
incommensurablement supérieur aux seuls besoins privés solvables, ce qui fait la
spécificité de la mission de lINSEE et des SSM : linformation
économique et sociale est avant tout un bien collectif qui a vocation à éclairer les
débats publics et non une marchandise.
détudes et de diffusion : le rôle de lINSEE et de
plus en plus de SSM est dans ce domaine irremplaçable. Le rapprochement entre
statistiques et études (valorisant les sources statistique ou à caractère de recherche)
est un grand atout. Il introduit des exigences de qualité, il permet des retours rapides
sur les problèmes méthodologiques et sur les besoins dinformation. Il doit
sinscrire dans un cadre de pluralisme en matière détudes, dautant plus
nécessaire que les études ont un caractère de recherche, qui est la meilleure façon
denrichir les approches et de tester la fiabilité et la cohérence des sources. Ce
rapprochement ainsi que la large diffusion des études et des statistiques contribuent
également à la reconnaissance de lINSEE et des services de statistiques et
détudes publics, en France et à létranger, et à leur participation au
développement des sciences économiques et sociales.
indépendant : cette mission, les statisticiens du service
public ne peuvent lassumer pleinement quen toute indépendance. Attentif à la
demande sociale, lINSEE et les SSM, tout en consultant largement, doivent y
répondre en étant maîtres des approches et méthodologies choisies, clairement
explicitées, sans chercher à plaire ou à déplaire ni aux pouvoirs en place, ni à
quiconque. Il convient dêtre particulièrement vigilants pour que le calcul de
certains indicateurs ou la participation à des opérations dévaluation des
politiques publiques ne fassent pas lobjet dune pression particulière.
Lindépendance de lINSEE, importante en soi, doit aussi contribuer à être un
rempart contre les pressions qui peuvent sexercer sur les travaux des autres
services statistiques. |