Liaison-Action N°139
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Les mouvements des patrons routiers et la grogne autour
du prix des carburants ne doivent pas nous tromper.
Ce qui fait la popularité des protestataires, cest
e sentiment - justifié - que la croissance ne profite quaux riches. Dun
côté, une envolée boursière et des mégas-fusions dentreprises, de lautre
des inégalités qui prennent une dimension jamais atteinte.
Cest pourquoi la baisse de 20 centimes du prix de
lessence paraît totalement dérisoire, bien loin des préoccupations de la
population.
La question que les organisations syndicales doivent
poser en cette rentrée, cest celle dune revalorisation des salaires,du SMIC
et des minima sociaux.
Jamais la part des salaires dans la valeur ajoutée
na été si faible, et jamais lécart entre les 10% les plus riches et les 10%
les plus pauvres na été aussi fort.
Nous vivons dans une société où des salariés doivent
menacer de faire sauter leur entreprise pour obtenir .une prime de licenciement. Au même
moment, lindustrie des produits de luxe annonce un volume de chiffre daffaires
et de profit qui double ou triple.
Cest pourquoi monte la volonté dune
mobilisation, public et privé et sans-emplois, pour exiger laugmentation de nos
salaires. Exiger au minimum 1 000 F pour tous, voilà qui serait plus motivant que de
mendier une ristourne sur les taxes sur lessence !
Celà va de pair avec une lutte pour la transformation
des contrats à durée déterminée en emplois permanents, le refus du temps partiel
imposé et pour une revalorisation du SMIC et des minima sociaux.
Cest par un mouvement social que nous obtiendrons
ce qui nous est du !
Big Champsaur pense pour vous
Deux articles dEconomie et Statistique, écrits par
MM. Laroque et Salanié, ont apporté à lINSEE, au cours de cet été, une bien
fâcheuse publicité.
Leurs auteurs, respectivement directeur et chef de
département des études et synthèses économiques y accusaient 56% des "
sans-emploi " de ne pas chercher réellement du travail, et présentaient le SMIC et
les minima sociaux comme des obstacles à lemploi. Pas moins. Inutile de dire que
nos deux courageux humanistes ont reçu un accueil enthousiaste du MEDEF, qui les cite
désormais dans lensemble de ses argumentaires, et dune bonne partie de la
presse économique.
Ces opinions, basées sur des équations mathématiques
aussi rigoureuses quéloignées de la vie réelle, nauraient guère
dimportance si le directeur général navait pas décidé -personnellement-de
leur donner la caution de lINSEE.
Cest ainsi quune attaque en règle contre les
plus démunis sest trouvée validée dans les médias comme " lINSEE
déclare ... " Et la Direction na jamais manifesté la moindre distance à
légard de ces prises de position sans nuance.
Il nest donc pas étonnant que lensemble des
syndicats de lINSEE aient tenu à demander au
Directeur Général de prendre clairement position pour :
- dissocier lInstitut de ces articles ;
- veiller à ce que de tels dérapages ne soient plus
possibles.
Or le Directeur Général a opposé une fin de non
recevoir aux organisations syndicales lors du CTP national du 12 septembre :
- il a demandé au directeur incriminé (M. Laroque) de
parler de larticle (de M. Laroque). Curieux mélange de genre ! Est-il surprenant
que M. Laroque directeur ait été scandalisé des attaques portées contre M. Laroque
auteur ;
- il a refusé que soit connu à lavance le
programme de publication dEconomie et Statistique ;
- refusé la plus petite transparence dans le programme
de travail de la direction de M. Laroque;
- enfin, et cest le plus grave, il nous a expliqué
que le pluralisme des études était garanti par le pluralisme des organismes de
recherche.
Autrement dit : à lINSEE, on pense comme je veux,
puisquailleurs on peut penser différemment.
Nous nentendons pas en rester là. Ne laissons pas
" Paul Champsaur économiste " imposer, en tant que Directeur général,ses
conceptions économiques.
Pour une réponse de fond à larticle lui-même,
vous trouverez sur lIntranet syndical CGT :
http://www.persodev.Insee.fr/ cgt/) ou CFDT :
(http://www.persodev.Insee.fr/ cfdt/accueil-gen.htm) un projet de tribune libre au Monde,
jamais publié, et, très bientôt une critique très bien documentée de Michel Husson
qui va être publiée dans le cadre de lIRES (Institut de Recherche en Etudes
Sociales).
M. Salanié nous quitte, hélas ...
Après avoir bavé sur les chômeurs, les RMIstes, les
syndicats, et une bonne partie des personnels de son service, lexcellent M. Salanié
a quitté lINSEE pour aller enseigner aux Etats-Unis.
Et fichtre pas nimporte où. A luniversité
de Chicago. Ca ne vous dit rien, les " Chicago Boys " ? Nous allons vous
aider.En 1973 Pinochet prend le pouvoir au Chili. Pour les conseils militaires, il a la
CIA. Pour les conseils économiques, les économistes de " lEcole de Chicago
". Ce sont eux qui avaient inspiré la fameuse grève des camionneurs qui avaient
destabilisé le gouvernement de Salvador Allende.
Et le régime Pinochet appliquera une politique
économique ultralibérale qui creusera au Chili des inégalités jamais égalées.
Mais là ne sarrête pas la gloire de ces
conseillers des dictateurs de toute la planète. Ce sont eux qui vont prendre en charge la
transition en Russie après 1989. Avec les conséquences que lon sait : la prise de
pouvoir économique sur le pays des anciens du KGB. Ce sont eux qui dirigent
aujourdhui les grands groupes financiers et Poutine est lun dentre eux.
Pour les " Chicago Boys ", pas
didéologie ! Un bon dictateur (même stalinien) vaut toujours mieux, pour les
affaires, quun démocrate.
Croissez et multipliez !
Stupeur pour les organisations syndicales et les
praticiens du Recensement lorsquils ont découvert les projets de la direction pour
le futur recensement " rénové " de la population. Le pré-recensement, le
recensement des communautés et la mise à jour du RIL passeraient sous la responsabilité
des maires. La collecte serait sous la responsabilité des maires. Et les "
superviseurs " de lINSEE prévus pour contrôler le recensement (1 fois par
semaine pour
les grandes communes, 1 fois ou 2 pour la totalité de la
collecte dans les petites communes) voient leur nombre chuter dramatiquement.
A cela deux raisons : dabord un cadre budgétaire
où la direction de lINSEE veut réaliser cette évolution à forte baisse des
effectifs et à budget constant. Ensuite une façon de faire " ami-ami " avec
les maires. En effet ce sont eux qui compteront leur population ! Et personne de sensé ne
peut leur confier une opération dans laquelle ils seront juges et parties.
Imaginons -pour rire- le directeur de la DR dIle de
France essayer de faire entendre raison au Maire de Paris, sur sa façon de compter...
Franchement, ça ne vous rappelle rien (sur le fichier électoral, exemple pris au hasard)
!
Assez dirresponsabilité ! Ne laissons pas brader
une des missions essentielles, détruire la statistique régionale et locale ! Tout cela
pour permettre à la direction de lINSEE de supprimer des postes et de diminuer le
budget de lInstitut.
ça bouge à Nancy !
Tout a commencé lors du recrutement des vacataires
dété. Le mode de recrutement à Nancy : un tirage au sort parmi les enfants
majeurs du personnel intéressés par un poste pour lété. Petite surprise cette
année : après le tirage au sort, on exige des heureux gagnants quils possèdent le
permis de conduire et aient des connaissances de Word ; les candidats ne satisfaisant pas
à ces critères sont rejetés (ça leur apprendra à se réjouir trop vite !). Prenant
leur courage à deux mains, les représentants syndicaux des lieux font état de leur
désaccord auprès du directeur.
Verdict quelques jours plus tard : "cest comme
ça, ça a toujours été comme ça !". Ohhhh...Deuxième épisode : la
restructuration du SED. Dans un souci de communication (notion à ne pas confondre avec
celle de concertation ou encore dialogue ), la direction organise une grande réunion de
tous les agents du SED pour leur dévoiler la nouvelle organisation de leur service
(secret bien gardé jusque là ). La division A fusionnera avec la division B et la
division C avec la D, ça sera beaucoup mieux ! "OCRE, OCRE", susurrait une voix
subliminale dans la salle. Les questions sont autorisées, bien entendu. Hélas, de
lavis du chef de SED, les agents nont pas su poser la seule question
intelligente. Plus tard, lors dun entretien entre les syndicats et le directeur, il
nous sera dit quil nétait pas question de concertation avec le personnel pour
réformer un service : "pas dautogestion !". Cest vrai, quoi,
cest qui le chef ?
Pour pimenter un peu la fête, tout ça se passe en
pleine campagne de mobilité. Et au cours de cet événement, encore quelques bonnes
surprises : un poste ouvert en B devient poste A en cours de mobilité, entretiens
persuasifs, information des affectations par Intranet (vive la communication!)... le
mécontentement se fait de plus en plus sentir au sein du personnel.
Et, grain de sel supplémentaire, la direction refuse
détablir un lien site intranet de la DR - site intranet syndical (alors que la
chose était accordée au niveau national).Au vu de cette bonne ambiance, une HMI est
organisée. Environ 50 personnes sont présentes (sur 160 agents de la DR). Après avoir
entendu quelques témoignages, lassemblée décide quil faut agir...
Agir, oui, mais quoi faire. Lidée dune
pétition est lancée et adoptée par la quasi totalité des présents.
Sitôt dit, sitôt fait : 2 jours plus tard, ladite
pétition circule. Et... 120 signatures sur 140 présents à la DR !
Devinez ce qui a le plus fâché le directeur au vu de
cette pétition ? Le nombre de signataires ? Soit, ça prouve quil y a malaise. Mais
que des cadres A aient signé, inadmissible ! Les représailles ne se sont pas fait
attendre : convocation individuelle des irresponsables cadresA signataires. "Les B et
les C, je comprends mais les A !".
Après une semaine de digestion difficile, rendez-vous
est pris en septembre pour renouer le dialogue. Affaire à suivre...
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